Hudson, QC, 21 mars 2023 – Les avocats alliés du Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), au nom de Nature Hudson et du Fonds d’héritage pour l’environnement, ont envoyé une lettre officielle au ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), laquelle est demeurée sans réponse depuis plus de trente jours.  Dans cette lettre, les deux organismes fournissent de nouvelles informations et demandent au ministre d’exercer ses pouvoirs légaux à l’égard du projet de développement domiciliaire (Projet) prévu dans le milieu naturel de Sandy Beach à Hudson.  

Plus précisément, il est demandé au MELCCFP d’assujettir le Projet à une nouvelle analyse environnementale en tenant compte des nouvelles informations qui lui ont été fournies. Entretemps le ministre peut suspendre l’autorisation des travaux, mais il ne répond pas à la lettre.

L’étude de TerraHumana Solutions réalisée en 2021 a révélé la présence dans le secteur de Sandy Beach de 29 espèces en péril et un total de 354 espèces végétales et animales et conclut que l’étendue des milieux humides de Sandy Beach visée par le Projet est plus grande que ce qui avait été initialement cartographié et identifié dans les plans du promoteur.  De plus, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) reconnaît que cet endroit est un milieu terrestre et humide d’intérêt métropolitain (CMM 2022).

Les avocats de ces deux organismes considèrent que le MELCCFP ne peut pas légalement tolérer certains travaux autorisés en 2014, tel que le remblayage de milieux humides, avant une nouvelle analyse environnementale tenant compte de ces nouvelles informations à l’égard de cet écosystème riche en biodiversité et irremplaçable sur la rive de la Rivière des Outaouais.

« Depuis deux ans, nous faisons tout ce que nous pouvons pour protéger ce joyau de nature qui nous tient à cœur. Nous avons commandé une étude indépendante, nous avons écrit au ministre, nous avons interpellé notre municipalité, nous avons sollicité les médias. Que pouvons-nous faire de plus ? Que fera le ministre ? » demande Adrian Burke, bénévole représentant Nature Hudson.

« C’est une situation préoccupante. Quand de nouvelles informations pertinentes lui sont fournies, le ministre de l’Environnement est tenu de les prendre en compte. Il faudra agir vite pour protéger ce milieu naturel, en contexte de crise de la perte de la biodiversité », ajoute Marc Bishai, avocat allié du Centre québécois du droit de l’environnement CQDE) représentant les deux organismes.