En 2020, le gouvernement du Québec adopte une réforme qui portait sur la gouvernance climatique dans le cadre de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE), afin de maintenir l’objectif de réduire, d’ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre de 37,5% sous leur niveau de 1990.
Comme prévu dans la LQE, le gouvernement effectue sa première révision quinquennale en décembre 2025.
Il s’agit d’un moment crucial, car cette révision déterminera notre capacité à protéger nos conditions de vie et à faire notre juste part pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C.
Enjeux
À quelques jours du 10e anniversaire de l’Accord de Paris, le gouvernement du Québec laisse entendre qu’il pourrait revoir sa cible climatique à la baisse, alors même que la crise climatique s’aggrave et que les données scientifiques exigent d’agir plus vite et plus fort.
Le Comité consultatif sur les changements climatiques du Québec, organisme indépendant ayant pour mandat de conseiller le gouvernement en matière climatique, rappelle clairement que :
- la cible doit refléter le plus haut niveau d’ambition possible ;
- le Québec est en retard dans l’adoption de changements structurels pourtant essentiels à la décarbonation de l’économie ;
- il est urgent de rehausser les efforts à court et moyen terme.
En juillet 2025, dans un avis consultatif historique, la Cour internationale de justice a reconnu la crise climatique comme une menace urgente et existentielle. Selon elle et pour reprendre les mots du service de presse des Nations unies, tous les gouvernements doivent désormais répondre non seulement devant leurs peuples, mais aussi devant le droit.
Notre position
Le CQDE appuie les conclusions de l’avis du Comité consultatif sur les changements climatiques et partage l’analyse selon laquelle la cible de réduction pour 2030 doit être renforcée, avec des cibles intermédiaires permettant d’assurer une trajectoire crédible vers la carboneutralité en 2045. Il soutient également :
- l’adoption d’un budget carbone inspiré notamment du modèle britannique ;
- l’élaboration de cadres réglementaires robustes pour la séquestration du carbone ;
- et la mise en place de mesures d’écofiscalité structurantes.
En plus du dépôt d’un mémoire pour partager ses préoccupations et émettre des recommandations, le CQDE a proposé une action de mobilisation citoyenne pour exiger du ministre de l’Environnement qu’il dote le Québec de cibles climatiques ambitieuses, alignées sur la science, et que les moyens nécessaires soient déployés pour y arriver.
