À l’occasion de la journée  « Le 12 août, j’achète un livre québécois », les membres de notre équipe vous partage des lectures qui les ont diverti, les ont fait réfléchir, voyager… Bonne lecture!

« Sur un ton mordant, l’auteur s’est intéressé au financement du ministère de l’Environnement depuis sa création. Le constat est clair. Malgré les belles paroles, tous les gouvernements ont failli à la tâche de fournir les moyens et le mandat nécessaires à la mission de ce chien de garde de notre patrimoine naturel. La lecture de ce livre peut alimenter un certain cynisme, c’est vrai. On peut néanmoins se permettre d’espérer que le nouvel éveil écologique en cours sera enfin l’occasion de se doter des institutions fortes et robustes dont nous avons besoin pour faire face aux défis de notre époque. Ce n’est pas trop tard. »

« À quoi bon dévouer tant d’efforts à protéger notre monde si l’on n’est pas fondamentalement convaincue qu’il est magnifique et mérite d’être chéri? Je crois que nous devons saisir chaque occasion de voir la beauté qui nous entoure. L’autrice nous y invite. Elle nous partage sa pensée et celle de plusieurs grands esprits québécois sur l’idée que « nous avons besoin de poésie comme nous avons besoin de beauté, de lumière et de nos voisins ».  J’avoue ne pas en être à ma première lecture, car relire ce petit livre de temps à autre fait beaucoup de bien. »

« Vous l’aurez compris, c’est un petit tour de passe-passe : l’auteur n’est pas québécois mais la maison d’édition oui!. Même si je suis loin de partager toutes les idées de Tolstoï, ses textes politiques contribuent encore aujourd’hui à aiguiser le regard critique que je mets en pratique dans toutes les sphères de mes fonctions, comme officier de justice. Tolstoï réfléchit de manière très critique à la violence pouvant se manifester sous forme d’actes légaux ou étatiques, à la notion de hiérarchie sociale et à l’importance de résister pacifiquement pour favoriser l’atteinte d’idéaux plus grands. Si le passage du temps impose certaines nuances, ses textes fondateurs ont influencé Gandhi, Thoreau et Martin Luther King et demeurent à ce jour d’actualité. »

« En abordant avec poésie notre relation au vieillissement, ce superbe texte est une ode à la douceur et à la liberté, jusqu’aux confins de notre vie. Il nous rappelle l’importance de notre lien à la nature, comme l’ultime refuge de nos rêves et de nos passions, mais aussi l’importance d’un accès à la nature pour tous-tes, même pour les plus vulnérables. Parce que c’est dans cette nature que se manifeste notre essence profonde et que seule cette « sauvagerie » est souvent à même de calmer les maux inévitables de la vie. »

« Une femme innue finit ses études en enseignement du français et revient travailler comme enseignante sur sa réserve innue de la Côte-Nord. Le livre raconte son expérience comme enseignante et comme innue qui retourne chez elle après son exil. Il raconte aussi, et surtout, la vie de ses élèves qui, pour la plupart, cherchent à se sortir d’une certaine détresse. J’ai beaucoup aimé la façon dont l’autrice ne nous épargne pas et présente le portrait d’une réalité rude et non romancée de la vie des communautés autochtones dans les réserves (consommation de drogues, problèmes familiaux, grossesse précoce, suicide…). Le lecteur fait face aux conséquences directes et actuelles de la colonisation, des pensionnats, du système des réserves, etc. À lire ! »

« Ce livre, reçu en cadeau, m’a d’abord inspiré par sa page de couverture où une photo de mangue compose le visuel; celà m’a tout de suite fait penser à mes années au Burkina Faso, pays cher à mon cœur.
Et puis ce titre, évocateur. Est-ce un art que de ne rien faire ? Tout dépend du contexte. Il est important d’agir et de s’engager, surtout quand on parle de protection de l’environnement, il y a urgence. Mais Dany Laferrière ne traite pas de ça ici. Il fait l’éloge de la lenteur, sans aucune paresse. Il nous donne à penser et nous rappelle l’importance de ralentir le rythme, de laisser errer son esprit au gré de ce temps immatériel et fugitif que nous ne pouvons arrêter. Cette lecture me plonge ou replonge dans cet exil de nous-même, ce dépaysement sans ennui. Rappelez-vous ce bien être au contact de la nature, ce moment qui vous fait oublier que le temps passe, allongé-e dans l’herbe, dans la contemplation. Quelle merveilleuse sensation de temps libre ! Tous les possibles sont encore envisageables. Il dépend de nous pour les réaliser. »