À la suite du rapport très critique du BAPE, l’initiateur du projet a été invité à démontrer qu’il satisfait aux conditions imposées par le gouvernement. Cette étape est donc cruciale pour décider du sort du projet. Pourtant, le public ignore autant les questions posées à l’initiateur que les réponses qu’il fournit. Plusieurs conclusions importantes du BAPE vont dans le même que les observations et analyses reçues du public et de la société civile, ce qui démontre toute l’utilité de la participation du public. En effet, le public a participé en nombre record au BAPE et manifestement souhaite continuer à le faire à cette étape névralgique. Le ministère de l’Environnement est obligé de tenir compte de toute information pertinente qui lui est soumise relative à un projet, et ce, même si cette information émane d’un tiers, par exemple un membre du public. Cette règle s’applique en tout temps durant l’analyse environnementale, donc même après la fin du mandat du BAPE. Comment le public peut-il fournir des informations pertinentes s’il est tenu à l’écart des échanges sur les enjeux principaux? La participation du public dans l’évaluation environnementale est une illusion si elle ne peut pas porter sur les enjeux principaux du projet. Ce manque de transparence mine gravement la confiance du public parce qu’elle laisse comprendre que sa participation au BAPE n’était qu’une « formalité » légale et qu’il n’a aucun rôle à jouer quant aux éléments essentiels du projet. C’est tout le contraire de la raison d’être du BAPE et du registre des évaluations environnementales. Les signataires de la lettre au MELCC lui demandent de reconsidérer sa position. Manifestement, le débat n’est pas terminé, et il doit absolument inclure la participation significative du public. Toute démocratie saine exige que la population ait un accès entier et rapide aux informations d’intérêt public, surtout quand la situation suscite autant de préoccupations légitimes.

Cette réponse fait suite à la réaction du ministre de l’Environnement sur le sujet, en date du 10 juin 2021. Pour en savoir plus, cliquez ici. 

Notre communiqué « Des organismes environnementaux exigent une plus grande transparence de la part du ministre de l’Environnement dans le projet Énergie Saguenay »